QUESTIONS CLÉS SUR LA FERMETURE
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Dans son rapport de synthèse, l’INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) expose les risques potentiels sur la nappe après déstockage de 93 % du mercure : seule la couche inférieure de la nappe, qui n’est pas concernée par les prélèvements d’eau à des fins de consommation humaine, pourrait voir la teneur en mercure, si toutes les hypothèses sécuritaires se vérifiaient, dépasser le seuil de qualité sur une langue n’excédant pas 140 mètres.
Cette estimation est réalisée avec une série d’hypothèses majorantes, très sécuritaires.
Les autres experts, les bureaux d’études BMG, MICA et ERCOSPLAN (voir dossier d’enquête) restent très sceptiques sur une possibilité de passage en solution de tous les déchets potentiellement solubles au sein du stockage, mais aussi sur une remontée spontanée (sur une hauteur de 500 mètres) de la saumure plus lourde qui pourrait sortir du stockage.
Les Mines de Potasse d’Alsace rappellent que le déstockage partiel réalisé entre 2014 et 2017 a permis de diviser par 20 l’impact potentiel du mercure sur la nappe et de le ramener au pire à quelques dizaines de mètres.
Sources : Dossier d’enquête publique
L’univers minier n’est pas d’une étanchéité absolue et peut être confronté à long terme au phénomène de l’ennoyage. Les experts de l’INERIS estiment que la mine « Joseph-Else » sera pleine d’eau au terme d’une durée comprise entre 300 et 1 000 ans.
La tierce expertise décidée par le Préfet du Haut-Rhin et publiée en 2016 considère (Rapport principal, p. 81) l’hypothèse pessimiste d’une arrivée d’eau au pied des barrages de confinement de StocaMine dans 70 ans. Mais elle conclut aussi à l’efficacité complète des barrages dans 30 ans et à la sortie de la première goutte d’eau polluée du stockage dans environ 20 000 ans : « L’hypothèse de non sortie de saumure polluée avant 1 000 ans est acceptable au vu des calculs réalisés par Itasca, indique-t-elle. [Ces calculs] montrent (avec prise en compte d’un remblai) que la saumure polluée ne commencerait à sortir du stockage qu’au bout d’une période d’environ 20 000 ans. »
Source : Tierce Expertise
Le bloc n°15 est soumis au fluage (ou fermeture du sel gemme sur les vides miniers) plus rapidement que les autres blocs : il a en effet été creusé 2 m plus bas et sa situation géologique est moins favorable.
Il a également subi un incendie en 2002. Les reconnaissances réalisées par ses extrémités (seules à être accessibles) ont montré que les terrains sont soit éboulés soit en passe de l’être. Le toit (plafond) tombe sur les big-bags et les fûts de déchets qui y sont stockés et les a probablement éventrés ou percés.
L’enlèvement des déchets du bloc n°15 conduirait à exposer les opérateurs qui seraient engagés dans ce travail à des risques de chutes de blocs, sans possibilité de repli rapide, ainsi qu’à des risques chimiques considérables. Après études, il a été conclu qu’il n’était ni envisageable ni faisable d’intervenir au sein de ce bloc.
Penser que le déstockage total est possible et/ou souhaitable relève d’une méconnaissance des réalités de l’état minier de StocaMine et des risques chimiques auxquels seraient exposés les opérateurs.
Par ailleurs, les études de l’INERIS montrent clairement que le confinement définitif est la meilleure solution en termes de protection de l’homme et de l’environnement à court et long terme.
L’expérience accumulée durant les presque quatre années de déstockage partiel (2014-2017) le prouve. En effet, les opérations n’ont pas encore concerné les zones les plus délicates et les risques miniers et chimiques ont déjà conduit à de nombreux incidents. Aucun responsable n’acceptera de mener une telle entreprise avec les exigences de sécurité et les contraintes juridiques actuelles.
Sources : Lettres d’information
Une intervention après fermeture sera toujours possible.
Une fois le stockage StocaMine fermé, une surveillance des différents phénomènes sera poursuivie afin, le cas échéant, de proposer des mesures complémentaires de protection de la nappe. Des mesures régulières seront réalisées : contrôle du niveau d’ennoyage de la mine, de la qualité de la nappe phréatique et des niveaux de remblais dans les puits.
L’arrêté préfectoral de fermeture du site (23 mars 2017) prescrit concrètement :
Si les analyses réalisées données par les piézomètres commençaient à détecter une teneur en polluants venant du stockage, un sondage de décompression pourra être foré depuis la surface afin de collecter les pollutions à la source.
Cette situation est très fortement improbable pour les experts, mais cette mesure supplémentaire de maîtrise du risque est néanmoins mise en œuvre.
Source : Arrêté préfectoral du 23 mars 2017